Summary: Lyonel Feininger (1871 – 1956), né à New York, a passé la plus grande partie de sa vie en Allemagne où il arrive en 1887, avant de revenir aux États Unis après avoir fui le nazisme. Après des débuts comme caricaturiste et dessinateur de bandes dessinées pour des journaux américains et allemands, il consolide à partir de 1910 sa réputation de peintre en côtoyant les avant-gardes européennes (à Paris où il découvre le cubisme, Die Bru¨khe, Der Blauer Reiter, la Sécession berlinoise…). En 1919, l’architecte Walter Gropius fonde le Bauhaus à Weimar (Allemagne). Lyonel Feininger est de l’aventure et illustre la couverture du manifeste du Bauhaus d’un bois gravé (La Cathédrale). Il devient l’un des tout premiers « maîtres » de l’école aux côtés de Gerhard Marcks, Johannes Itten et occupe rapidement la charge de directeur artistique de l’atelier graphique. Comme de nombreux artistes déclarés « dégénérés » par les nazis, il fuit le régime et revient aux États-Unis 50 ans après avoir quitté son pays. Il reçoit alors des commandes de peintures murales monumentales pour l’exposition universelle de New York en 1939 et se lance dans une série de tableaux de gratte-ciel à Manhattan. Tout au long de sa vie, Feininger déclinera à l’envie, en peinture, gravure (sur bois, lithographie et eau-forte), toutes sortes de variations autour de ses sujets favoris : la ville, les villages, l’architecture, les bateaux, les plages…reprenant parfois à de longues années d’intervalle, des motifs particuliers. L’exposition présentée au MuMa offre l’opportunité rare de comprendre comment Feininger se nourrit de sa propre œuvre pour aller de l’avant. Elle nous fait entrer dans son imaginaire merveilleux où les villes et villages sont peuplés de personnages, parfois hors échelle, arpentant les rues et les places. Quant à son univers marin et portuaire, il est empli de bateaux fantastiques et de personnages étranges, comme venus d’un autre âge, regardant depuis la grève le ballet des navires. Derrière cette œuvre attachante et pleine de poésie, l’exposition révèle un artiste aux prises avec son époque, avec les convictions et utopies de ses contemporains qui l’amènent à participer à la fondation du Bauhaus, tout en poursuivant un œuvre singulier, éminemment cohérent tout au long de sa vie.

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